Optimiser la gestion des conduites hydrauliques : enjeux et solutions
4 Fév, 2025
Les infrastructures hydrauliques linéaires (conduites) représentent des actifs essentiels mais complexes à gérer. Leur étendue, souvent sur des dizaines à centaines de kilomètres, ainsi que leur enfouissement au sous-sol parfois urbain, rendent leur entretien coûteux, complexe et difficile à anticiper, nécessitant des outils adaptés pour en assurer une gestion efficace.
Les spécificités des actifs hydrauliques linéaires
Contrairement aux infrastructures localisées (comme les stations de pompage ou encore les réservoirs), les actifs linéaires présentent des caractéristiques particulières :
Longueur importante : les réseaux s’étendent sur de vastes territoires, ce qui rend difficile leur supervision en temps réel.
Invisibilité et inaccessibilité : les réseaux sont généralement enfouis sous terre, ce qui rend leur inspection et leur état de santé difficilement accessibles sans des technologies spécifiques.
Vulnérabilité aux dégradations : l’usure naturelle, les changements climatiques, et les agressions externes (chantiers, racines d’arbres) augmentent les risques de fuites ou ruptures.
Coût élevé des interventions : la localisation des anomalies peut être complexe à identifier et nécessite parfois de créer des tranchées ou d’utiliser des technologies spécifiques coûteuses.
Les enjeux majeurs de la gestion d’actifs hydrauliques
La gestion des actifs hydrauliques linéaires doit relever des défis majeurs. En France, environ 20 % de l’eau distribuée sur les réseaux d’adduction en eau potable est perdue, principalement à cause des fuites. Identifier et réparer ces fuites dans les prochaines années est essentiel pour améliorer le rendement des conduites.
Rendement moyen du réseau de distribution des services d’eau potable en 2022, source : Office Français de la Biodiversité.
Ces pertes ne se limitent pas aux réseaux d’eau potable : les canalisations d’eaux usées subissent également des fuites, pouvant provoquer des dégradations environnementales, comme la contamination des nappes phréatiques.
L’évolution des réglementations impose également de respecter des normes de performance hydrique de plus en plus strictes, définies à l’échelle nationale ou locale. Par exemple, le Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, présenté en 2023, comprend 53 mesures concrètes visant à garantir une gestion durable de la ressource en eau, avec des objectifs de réduction des prélèvements d’eau de 10 % d’ici 2030.
Par ailleurs, les budgets limités rendent nécessaire une priorisation rigoureuse des segments à rénover. Une gestion patrimoniale efficace permet d’optimiser les investissements et de maintenir les infrastructures en bon état tout en maîtrisant les coûts.
Étapes clés pour une gestion efficace
Une gestion efficace des actifs hydrauliques repose sur une connaissance solide du patrimoine. Cela implique la réalisation d’un inventaire complet des réseaux et la création d’une cartographie détaillée, souvent dynamique, à l’aide des SIG (Système d’Information Géographique). Chaque segment du réseau doit être caractérisé par des données telles que l’âge, le matériau ou encore le diamètre. L’évaluation de l’état des actifs repose ensuite sur une surveillance continue, utilisant des technologies avancées comme des caméras, capteurs de pression, de température ou encore des capteurs acoustiques.
Analyse des risques et priorisation des interventions
Il existe plusieurs approches pour prioriser les investissements. La première consiste à identifier les segments critiques en combinant différents critères, tels que la probabilité de défaillance, qui se base sur l’état réel ou estimé des canalisations (âge, contraintes physicochimiques internes et externes, mesure d’épaisseur, etc.) ainsi que l’impact potentiel, évalué en fonction de la zone desservie, du coût des réparations, des risques environnementaux, et qui doit correspondre aux objectifs de l’organisation. Ensuite, il convient de classer les sections du réseau afin d’orienter les investissements de manière stratégique et efficace.
Mise en place d’un plan de gestion d’actifs
Un plan de gestion d’actifs en hydraulique s’assimile à une approche opérationnelle visant à optimiser la gestion, la maintenance et le renouvellement des réseaux d’eau. Il repose sur l’évaluation de l’état des infrastructures, la priorisation des interventions en fonction des risques et des besoins, et la planification des investissements à court et moyen terme. Il permet aussi de prolonger la durée de vie des canalisations, réduire les coûts d’exploitation et répondre aux défis des infrastructures vieillissantes tout en respectant les contraintes budgétaires.
A noter que le schéma directeur et le plan de gestion d’actifs sont deux outils complémentaires dans la gestion des réseaux d’eau, mais répondent à des besoins distincts. Le schéma directeur offre une vision stratégique à long terme (10 à 20 ans), en identifiant les priorités globales pour anticiper les évolutions réglementaires, démographiques ou climatiques. En revanche, le plan de gestion d’actifs est une démarche plus opérationnelle, centrée sur le renouvellement et l’optimisation des infrastructures à court et moyen terme (1 à 5 ans). Il est particulièrement utile dans les cas de défaillances fréquentes, de pertes d’eau importantes ou lorsque l’inventaire patrimonial est nécessaire pour prioriser les investissements.
La gestion des actifs hydrauliques représente un enjeu majeur pour garantir la durabilité des infrastructures, réduire les pertes d’eau et répondre aux contraintes budgétaires et réglementaires croissantes. En adoptant des outils comme le plan de gestion d’actifs, les gestionnaires peuvent mettre en place des stratégies efficaces pour maintenir la performance des réseaux à court et moyen terme. L’optimisation des investissements et la maîtrise des risques permettent ainsi de prolonger la durée de vie des canalisations.
A travers des missions d’accompagnement en gestion d’actifs, tbmaestro, en tant que tiers de confiance, accompagne différents acteurs comme des entreprises de production ou transport d’eau potable ou encore d’énergie calorifique, afin d’améliorer la connaissance de leur patrimoine, maîtriser les risques et prioriser les investissements à réaliser.
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