La réindustrialisation un sujet au croisement des préoccupations

12 Sep, 2023

Depuis la création des manufactures royales par Colbert, guidée par les thèses mercantilistes, jusqu’au plan France Relance attribuant un peu moins d’un milliard d’euros à la relocalisation d’entreprises dites « stratégiques », les politiques publiques industrielles ont évolué autour de théories et de méthodes différentes. Parfois dans un bref laps de temps, comme dans les années 80 avec la succession de nationalisation puis de privatisation. Cependant, une notion directrice demeure : la souveraineté ; récemment mise en exergue avec la production de fournitures médicales durant la crise du Covid-19.

Un secteur essentiel, mais délaissé

En effet, la production de biens manufacturés représente une forte valeur ajoutée permettant notamment d’approcher un équilibre ou un excédent de la balance commerciale en cas d’exportation des biens produits. Cependant, elle est avant tout cruciale pour assurer des services vitaux d’un pays comme l’illustre l’importance récente des microprocesseurs ou du paracétamol. Une vision largement partagée par l’Union européenne qui s’inscrit aussi dans une volonté de réimplanter l’industrie en son sein.

Le terme réindustrialisation ne laisse pas de suspense quant à son évolution durant le demi-siècle écoulé. Les chiffres fluctuent légèrement selon les sources et les modes de calcul, mais la part de l’industrie dans le PIB national a globalement perdu 10 points depuis 1980, pour se stabiliser autour des 12%, soit 10% de moins qu’en Allemagne. Entre 1991 et 2016, la baisse relative du secteur a été deux fois plus importante qu’outre-Rhin, plaçant la France aux côtés du Royaume-Uni parmi les pays les plus désindustrialisés du G7.

Motivé par ces considérations économiques et de souveraineté récemment éprouvées, tant au niveau national qu’européen, le gouvernement s’engage dans une politique de réimplantation et de redynamisation de l’industrie sur le territoire, au travers du plan France Relance mais aussi de France 2030. Plusieurs méthodes sont mobilisées, notamment une hausse des investissements, mais aussi une volonté de réduire le délai nécessaire à l’implantation d’une industrie, prenant en moyenne 17 à 19 mois de procédure contre 4 à 12 mois en Allemagne par exemple.

De nouvelles préoccupations

Cependant, des collectivités s’opposent à ce processus d’installation de nouvelles usines. Ainsi, à Courmelles dans l’Aisne, le maire et la population luttent contre l’installation d’une usine sur leur commune. Ceci par crainte de la pollution comme constatée autour d’une usine similaire à Saint-Eloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme, où la population a chuté de 45% depuis l’implantation de l’activité.

Courmelles est un exemple parmi d’autres d’une discorde grandissante dans le pays vis-à-vis des projets du secondaire, et plus généralement autour du modèle de production industrielle. En effet, depuis le début de son déclin les enjeux du secteur ont changé. Les biens produits ne sont certes plus les mêmes, mais les conséquences de la production sur les personnes (ouvriers, riverains et consommateurs) et l’environnement sont devenues des préoccupations majeures de la société civile. Des externalités néfastes peuvent être aussi constatées à une échelle locale. En effet, différents scandales émaillant l’actualité le démontrent comme les accusations de déversements d’acide à Florange, en passant par les algues vertes en Bretagne ou encore à l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. De manière générale, le secteur représente 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre du pays. Le secondaire est un donc au carrefour des préoccupations économiques, d’autonomie et environnementales. Ainsi, nous retrouvons ici une intersection majeure avec le deuxième axe de la feuille de route gouvernementale, concernant la transition écologique.

Un élan écologique

En ce sens, le travail de l’exécutif ne se dirige pas uniquement vers de futures usines, mais aussi vers l’existant. Nous pouvons notamment citer le plan d’aide de décarbonation et d’amélioration de la performance énergétique, inclus dans le plan France 2030, comprenant une enveloppe budgétaire de 5 milliards d’euros. Les 50 sites industriels les plus polluants, représentant à eux seuls 10% de la production de CO2 française ont été identifiés, et bénéficieront d’une aide et d’une attention particulière dans le cadre du pacte de décarbonation.

Les sites de production ayant périclité par le passé sont aussi abordés, en proposant d’aider au renouvellement et dépollution de friche industrielle, pour un nouvel usage qu’il soit industriel ou non. 45 millions d’euros ont déjà été attribués afin d’appuyer les collectivités et opérateurs dans l’inventaire des friches, mais également dans la mise en œuvre opérationnelle des projets.

C’est dans ce cadre d’amélioration du patrimoine existant et de renouvellement de l’ancien que tbmaestro agit. L’analyse de l’état de santé d’un parc d’actifs industriels, par le prisme des risques, des usages et de la fonctionnalité, permet au maître d’ouvrage de prioriser ses dépenses de maintien d’actifs en prenant en compte les normes et attentes de son secteur.


Mots clés : industrie, réindustrialisation, France 2030, décarbonation, souveraineté, autonomie.

Date de l’article : 12/09/2023

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